La gravure en Pointe sèche qu’est ce que c’est exactement ?
La pointe sèche est à la fois un outil et le terme désignant un procédé de gravure en taille-douce. Cette technique est l’une des plus employée par Claude Weisbuch.

La gravure en Pointe sèche : Historique
Cette technique fut initialement employée, de manière significative, par Dürer. Elle fut ensuite utilisée, notamment pour créer une atmosphère, par Rembrandt. C’est au Dix-neuvième et au Vingtième siècles que les artistes l’utilisèrent de façon plus systématique par exemple André Béguin ou Claude-Jean Darmon et bien entendu Claude Weisbuch.
La gravure en Pointe sèche : Technique
La pointe sèche est un outil pointu, généralement en tungstène ou en acier, dont l’extrémité sert à graver des traits dans le métal. L’outil se manie comme un crayon, et les tailles varient en fonction de la grosseur des pointes. Si l’on veut obtenir des traits fins et minutieux, une pointe en diamant est utilisée.

Le travail sur la plaque se fait à main levée avec un appuie-main, voire sur un chevalet. La plaque est soit en cuivre, en zinc (plus facile à graver, mais peu solide à l’impression), sur plastique ou sur plexiglas. Le travail doit être spontané ; c’est pour cette raison que l’on parle de « gravure d’artiste ».
La gravure en Pointe sèche : Impression
La présence des barbes très fragiles rend l’opération délicate, et limite rapidement le nombre de tirages. L’encrage et l’essuyage posent problème. Il faut aussi penser que la pression des rouleaux fera baver l’encre autour des barbes.
La plaque est recouverte d’encre et ce plusieurs fois, avec une « pate » propre au Taille-doucier. L’encre en excès est essuyée, au chiffon puis à la main et les rainures restent remplies d’encre.

Les épreuves qui ont gardé toute la fraîcheur des premiers tirages, sont dites “avec toutes leurs barbes”. Ce sont les plus recherchées ; pour cela, la numérotation est considérée comme importante.
Bonjour,
Très simple et bonne présentation de la technique.
J’ajouterai que la présence des barbes est essentielle et c’est elle qui donne ce caractère noir velouté aux traits et à cette technique que je pratique principalement pour cette raison. C’est très beau mais l’impression délicate nécessite un final avec la paume de la main asséchée par du blanc de Marly, par exemple. Cela retrousse l’encre portée par les barbules et leur donne leur plein effet.
Trois bons langes de laine tissés (et non pas pressés comme avec des feutres) protégerons efficacement la vie des barbules, mais gare aux essuyages trop vigoureux avec de la tarlatane agressive qui eux useront les barbes trop vite. Les frottements usent plus vite que la bonne pression.
Quant à l’encre je la vois plutôt liquide et à une température modérée.
Remarques suggérées en toute modestie.
Jean-Pierre Guay
Merci pour ces précisions complémentaires du Professionnel de la taille-douce que j’approuve à 100%,
bien cordialement,
Marc